La Guinée pleure Moussa Koffoé, icône de l’humour national

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india, 13 mai 2025 – C’est un voile de tristesse qui s’est abattu sur la scène culturelle guinéenne après l’annonce du décès de N’famoussa Kéita, plus connu sous le nom de Moussa Koffoé. L’humoriste emblématique s’est éteint ce lundi 12 mai à Kindia, des suites d’une brève maladie, laissant derrière lui un héritage artistique inestimable et un public inconsolable.

La nouvelle a été confirmée par la directrice préfectorale de la Culture et relayée par les médias nationaux, dont Africaguinee.com et Sud Quotidien, traduisant l’onde de choc ressentie au sein de la communauté artistique.

Un hommage national

Ce mardi 13 mai, le Ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla, a rendu un hommage solennel au nom du Président Mamadi Doumbouya et du Gouvernement, saluant la mémoire d’un homme qui, selon ses mots, « a vécu modestement mais dignement ».

« Au nom du chef de l’État et de son Gouvernement, je vous adresse nos condoléances les plus sincères et les plus attristées, à sa famille biologique jusqu’à l’ensemble de la grande famille artistique guinéenne », a-t-il déclaré dans un message empreint de gravité.

Pour le ministre Sylla, Moussa Koffoé était bien plus qu’un simple comique. Il était un passeur de mémoire, un éducateur social, un miroir des réalités guinéennes et un réveil des consciences à travers son art.

« Son art, bien au-delà du divertissement, était un acte de foi à notre humanité commune… Il faisait rire mais surtout, il faisait réfléchir », a-t-il souligné.

Une bibliothèque vivante s’est tue

Reconnu pour sa capacité à allier satire, sagesse populaire et critique sociale, Moussa Koffoé incarnait l’essence même d’un humoriste engagé. Avec son verbe acéré et son regard aiguisé sur la société, il parvenait à traduire les douleurs collectives en rires salvateurs.

Selon les propos du ministre, il représentait une « bibliothèque vivante de notre humour, de nos traditions, de notre imaginaire collectif », et sa disparition marque « l’extinction d’une flamme précieuse de notre patrimoine immatériel ».

Le ministre a également profité de cette douloureuse circonstance pour rappeler les efforts du gouvernement en faveur des professionnels de la culture. Il a mis en avant la carte médicale dédiée aux artistes, dont bénéficiait Moussa Koffoé, comme un symbole de dignité et de reconnaissance de l’État envers ceux qui consacrent leur vie à enrichir celle des autres.

« Cette carte constitue une main tendue de l’État, une barrière contre l’humiliation de la maladie, un outil de dignité… »

L’héritage du sourire

Marié à trois femmes et père de neuf enfants, Moussa Koffoé repose désormais au cimetière de Condetta 3, dans la commune urbaine de Kindia. Il laisse un vide immense, mais aussi une empreinte indélébile dans la mémoire collective guinéenne.

« Puisqu’il nous a tous donné le sourire, répandons à notre tour l’unité et la cohésion. C’est ainsi que nous resterons fidèles à l’héritage de Moussa Koffoé », a conclu le ministre Sylla.

Aujourd’hui, la Guinée perd un artiste, un frère, un homme du peuple. Mais son œuvre, elle, continue de vivre à travers les rires qu’elle a suscités et les consciences qu’elle a éveillées. Moussa Koffoé n’est plus, mais son esprit, lui, demeure.

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