Racket dans les Ambassades de Guinée : la Diaspora Lance un SOS au Ministre des Affaires Étrangères !

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aris, 9 avril 2025 — Une vague de colère monte au sein de la diaspora guinéenne en France, en Belgique et en Allemagne. De nombreux ressortissants guinéens vivant en Europe dénoncent un véritable système de racket organisé au sein même de certaines ambassades de Guinée, impliquant des agents consulaires, des influenceurs et des corps externes. Selon plusieurs témoignages concordants, un réseau bien structuré exploite la détresse administrative de citoyens en quête de documents officiels, en leur imposant des frais exorbitants et illégaux.

Un réseau qui transforme l’administration en business

Officiellement, les rendez-vous d’enrôlement sont gratuits, la carte consulaire coûte 30 euros, et le passeport guinéen est tarifé à 150 dollars pour 5 ans (environ 147 euros) et 300 dollars pour 10 ans sur la plateforme officielle Louba. Mais dans la réalité, les Guinéens de la diaspora affirment devoir payer jusqu’à 500 voire 1 500 euros, selon l’urgence de leur situation.

Un citoyen vivant à Paris témoigne :

« J’ai payé 250 euros juste pour avoir un rendez-vous d’urgence à l’ambassade, sinon je risquais de rater mon titre de séjour. Ensuite, on m’a demandé 100 euros pour une carte consulaire expresse. En tout, j’ai déboursé 350 euros pour un document censé en valoir 30. »

Et ce n’est que la première étape. Pour certains, les difficultés ne s’arrêtent pas là : si le paiement électronique du passeport n’est pas possible, par manque de carte bancaire ou d’accès à la plateforme, des « intermédiaires » proposent un « service » de paiement moyennant des frais supplémentaires de 20 à 50 euros. Résultat :

  • Passeport 5 ans : de 170 à 200 euros au lieu des 150 dollars officiels ;
  • Passeport 10 ans : jusqu’à 350 euros, bien au-delà du tarif légal.

Pire encore, le retrait accéléré du passeport devient un nouveau commerce :

  • 500 euros pour un retrait en 3 mois ;
  • 750 euros pour une livraison en 2 mois.

Une pratique banalisée, presque « institutionnalisée »

Selon les témoignages recueillis en France et en Allemagne, ce système fonctionne au vu et au su de tous, sans réelle dissimulation.

« C’est devenu presque légal. On nous fait comprendre que c’est comme ça ou rien. Soit tu payes, soit tu attends des mois et tu rates tout », confie une Guinéenne vivant à Bruxelles.

Des influenceurs bien connus, parfois en lien avec les communautés guinéennes en Europe, joueraient le rôle d’intermédiaires, collaborant directement avec des agents d’ambassade, voire selon certaines sources, avec des membres du corps diplomatique nommés par décret.

Une image ternie, un appel au secours

Ce scandale, devenu viral sur Facebook, TikTok et d’autres plateformes sociales, provoque une onde d’indignation au sein de la communauté guinéenne à l’étranger. Plusieurs vidéos et publications dénonçant ces pratiques circulent massivement, accompagnées de crispations grandissantes entre les citoyens et leurs représentations diplomatiques.

La diaspora interpelle désormais le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, pour qu’il prenne des mesures urgentes :

« Nous demandons au ministre d’ouvrir une enquête sérieuse. Ce réseau salit l’image de la Guinée. 500 euros pour un passeport, c’est tout simplement inacceptable pour des citoyens souvent en situation irrégulière et vulnérable. »

Quelles suites possibles ?

Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des ambassades concernées ou du ministère des Affaires étrangères. Mais face à l’ampleur des révélations, une enquête administrative et judiciaire semble inévitable pour restaurer la confiance entre les Guinéens de l’étranger et leurs institutions.

La diaspora réclame justice. La balle est désormais dans le camp des autorités guinéennes.

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