Guinée : Le référendum constitutionnel fixé au 21 septembre 2025

C
onakry, 1er avril 2025 — C’est un tournant majeur dans le processus de transition en Guinée. Le président de la Transition, le général Mamady Doumbouya, a annoncé, ce mardi 1er avril, la date du référendum constitutionnel. Selon le décret présidentiel lu à la télévision nationale, les Guinéens seront appelés aux urnes le dimanche 21 septembre 2025 pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution.
Cette annonce marque l’aboutissement d’une promesse faite par le chef de l’État lors de son adresse à la nation du 31 décembre 2024, où il s’était engagé à franchir une étape décisive vers le retour à l’ordre constitutionnel, suspendu depuis le renversement du président Alpha Condé, le 5 septembre 2021.
Une journée décisive
La journée du 1er avril a été particulièrement dense sur le plan politique et logistique. Le Premier ministre Bah Oury s’est rendu dans la matinée à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry pour réceptionner un important lot de kits électoraux, composés notamment de matériel d’identification, d’urnes et de documents techniques. Ces équipements ont ensuite été transférés au ministère de l’Administration du Territoire, où une présentation officielle était prévue dans la journée.
Cette opération traduit la volonté des autorités de mettre en œuvre un processus électoral crédible, transparent et conforme aux engagements pris devant le peuple guinéen et les partenaires internationaux.
Vers une nouvelle République
La tenue de ce référendum constitutionnel est considérée comme la pierre angulaire de la Transition, qui vise à doter la Guinée d’un nouveau socle institutionnel. L’adoption d’une nouvelle Constitution permettrait de refonder les institutions, de définir les équilibres entre les pouvoirs et d’ancrer les principes démocratiques dans la gouvernance du pays.
Même si le contenu définitif du texte n’a pas encore été dévoilé, plusieurs consultations ont déjà été menées au niveau national et régional pour recueillir les propositions de la société civile, des partis politiques, des leaders religieux, des syndicats et de la diaspora.
Un calendrier qui se précise
Avec la fixation de la date du référendum, le chronogramme de la transition se précise progressivement. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) devra désormais intensifier les préparatifs techniques, notamment la révision des listes électorales, la formation des agents, la sensibilisation des électeurs et la sécurisation du processus.
Les mois à venir s’annoncent donc cruciaux pour l’avenir politique de la Guinée. Le référendum du 21 septembre pourrait être le prélude aux élections générales (présidentielle et législatives) qui viendraient clore le cycle de la Transition.

Une étape saluée, mais surveillée
Si certains saluent cette avancée comme un signal fort d’engagement démocratique, d’autres restent prudents, estimant que le défi réside autant dans le contenu de la future Constitution que dans la transparence du processus qui y mène.
La communauté internationale, très impliquée dans l’accompagnement de la transition guinéenne, observera avec attention le déroulement de cette phase cruciale, tout comme les forces vives de la nation.
Une promesse tenue
Avec ce décret, le général Mamady Doumbouya tient parole sur l’un des points clés de sa feuille de route. À moins de six mois du scrutin, les regards sont désormais tournés vers la mobilisation citoyenne, la qualité du débat public autour du projet constitutionnel, et la capacité des institutions à organiser un vote inclusif, apaisé et crédible.
Rendez-vous est donc pris pour le 21 septembre 2025, date à laquelle les Guinéens auront l’opportunité de façonner l’avenir institutionnel de leur pays.