Création du Conseil Supérieur de Défense et de Sécurité Nationale pour renforcer la souveraineté et la coordination stratégique

Partager cet article...

Conakry, 11 juin 2025 – Par décret présidentiel, le président de la transition, Général d’armée Mamadi Doumbouya, a officiellement créé le Conseil Supérieur de Défense et de Sécurité Nationale (CSDSN), un organe stratégique destiné à assurer l’orientation, la coordination et la supervision des grandes décisions sécuritaires et de défense du pays.

Rattaché directement à la Présidence de la République, le CSDSN est fondé sur les articles 2, 38, 39 et 40 de la Charte de la Transition, qui en prévoient expressément la mise en place dans le cadre de la gouvernance nationale en matière de sécurité.

Une réponse aux menaces sécuritaires modernes

La création de cette structure s’inscrit dans une dynamique de prévention renforcée face aux risques sécuritaires, qu’ils soient d’ordre interne ou externe. Elle vise également à optimiser l’emploi des forces de défense et de sécurité, notamment en situation de crise, de conflits armés, ou de catastrophes majeures.

Selon le décret, le CSDSN sera l’organe suprême de pilotage stratégique des politiques de défense et de sécurité. Il est doté d’un siège propre et d’une allocation budgétaire annuelle inscrite dans la loi de finances.

Parmi ses attributions clés figurent :

  • La protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ;
  • La gestion des ressources nationales en période de crise ;
  • L’autorisation et l’orientation de l’emploi des forces armées ;
  • La mise en œuvre de mesures exceptionnelles pour le rétablissement de l’ordre public.

Une architecture institutionnelle structurée

Le CSDSN est articulé autour de trois organes principaux :

  • L’Instance Suprême, présidée par le Président de la République, avec comme vice-présidents le Premier ministre et le ministre de la Défense nationale. Elle comprend également plusieurs membres clés du gouvernement et des chefs militaires, dont les ministres en charge de la sécurité, de la justice, des finances, et le Chef d’État-Major général des armées.
  • Le Secrétariat Général Permanent (SGP), en charge de l’administration, du suivi et de la mise en œuvre des décisions. Il est dirigé par un Secrétaire Général Permanent, assisté d’un adjoint. Le personnel des sections techniques (défense militaire, civile, économique et diplomatique) y est nommé par décret, tandis que les techniciens de soutien sont désignés sur approbation du conseil.
  • Les Commissions, qui agissent à tous les niveaux territoriaux : nationale, régionale, préfectorale, sous-préfectorale, et une commission spéciale dédiée à la ville de Conakry.

Modalités de fonctionnement

En temps de paix, le CSDSN se réunira deux fois par an. En temps de crise, de périls imminents ou de guerre, il pourra se réunir aussi souvent que nécessaire, à l’initiative du Président. Ses délibérations sont tenues secrètes, et en fonction des enjeux, des sessions restreintes peuvent être convoquées avec une composition spécifique.

Les décisions et orientations stratégiques prises par le CSDSN auront un caractère exécutoire, reflétant la volonté de doter la Guinée d’un outil réactif, organisé et souverain face aux mutations sécuritaires du continent et aux défis de gouvernance.

Une volonté de moderniser la gouvernance sécuritaire

Avec la création du CSDSN, le Général Mamadi Doumbouya affirme sa volonté de renforcer les fondements de l’État dans les domaines régaliens. Le pays se dote ainsi d’un mécanisme inédit de coordination interinstitutionnelle en matière de sécurité, dans un contexte régional marqué par l’instabilité et les menaces transfrontalières.

Ce nouvel organe vient institutionnaliser une vision globale et intégrée de la défense nationale, tout en inscrivant la Guinée dans une dynamique moderne de sécurité durable, de souveraineté affirmée et de résilience nationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *