Guinée : Le Général Doumbouya annonce un tournant industriel avec le lancement de la raffinerie d’alumine de Boffa et la future plus grande raffinerie d’or d’Afrique
Conakry, 8 mai 2025 – À l’occasion du Conseil des ministres tenu ce jeudi, le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a salué deux avancées majeures dans la stratégie nationale de transformation industrielle : le lancement officiel des travaux de la raffinerie d’alumine de Boffa par la société chinoise SPIC, et l’achèvement prochain de la raffinerie d’or Nimba Gold Refinery (NGR), en construction à Gbessia, dans la capitale guinéenne.
Ces annonces marquent un virage stratégique dans la gouvernance économique du pays, visant à mettre fin à la simple exportation brute des ressources minières et à amorcer une ère de transformation locale et d’industrialisation.
Vers une transformation locale de la bauxite à Boffa
Le lancement des travaux de la raffinerie d’alumine de Boffa constitue, selon le Chef de l’État, « un tournant décisif vers la transformation locale des ressources minières et l’industrialisation du pays ». Le Général Doumbouya a félicité les membres du comité stratégique du projet Simandou ainsi que les partenaires de l’accord-cadre sino-guinéen, soulignant que cette nouvelle étape représente une concrétisation des ambitions guinéennes en matière de valorisation de la bauxite, dont le pays est l’un des plus grands producteurs mondiaux.
Cette raffinerie permettra de produire localement de l’alumine, matière intermédiaire entre la bauxite brute et l’aluminium, ce qui représente un changement de paradigme pour une économie longtemps dépendante des exportations primaires.
Nimba Gold Refinery : une raffinerie d’or d’envergure mondiale en construction à Conakry
Autre annonce de poids : l’achèvement imminent de la raffinerie d’or Nimba Gold Refinery (NGR), située à Gbessia Cité de l’air, à Conakry. Présentée comme la deuxième plus grande raffinerie d’or au monde en termes de capacité de traitement, elle est aussi appelée à devenir la plus importante du continent africain.
Le président a qualifié cette infrastructure de « stratégique pour la souveraineté économique de notre pays », insistant sur l’enjeu que représente la maîtrise de la chaîne de valeur aurifère, depuis l’extraction jusqu’au raffinage et à la commercialisation.
Fermeté envers les opérateurs miniers non conformes
Le Général Doumbouya n’a pas manqué de rappeler que cette vision industrielle repose également sur une exigence de rigueur. Il a réaffirmé que « le respect des engagements contractuels et des délais est non négociable ». Dans cette logique, il a ordonné au ministre des Mines et de la Géologie de procéder sans délai au retrait des permis d’exploitation et concessions accordés aux sociétés minières qui ne respectent pas les obligations prévues par le Code minier guinéen.
Vers une interdiction de l’exportation de l’or brut
Dans le même esprit de transformation locale, le président de la transition a également instruit le ministère des Mines de soumettre une proposition d’interdiction de l’exportation d’or brut. Cette mesure viserait à retenir davantage de valeur ajoutée sur le territoire guinéen, en forçant le traitement local du précieux métal.
Un cap clair vers la souveraineté économique
Avec ces annonces, le gouvernement de transition réaffirme sa volonté d’ancrer durablement la Guinée dans une dynamique de souveraineté économique. L’industrialisation du secteur minier, qui représente la colonne vertébrale de l’économie nationale, devient ainsi un levier majeur pour la création d’emplois, l’augmentation des recettes fiscales et la montée en compétence des ressources humaines locales.
Le message est clair : sous la direction du Général Doumbouya, la Guinée veut désormais transformer chez elle ce qu’elle extrayait autrefois pour d’autres.
