Un entretien inoubliable avec Dr Faya Millimouno dans « Écho du Tambour » sur Solanomedia : Vérités crues d’un patriote désabusé

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ans un numéro marquant de l’émission Écho du Tambour, diffusée sur SolanoMedia, Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral (BL), a livré un entretien d’une rare intensité. Avec lucidité, courage et amertume, il a dressé un diagnostic sans appel de la situation politique, sociale et économique de la Guinée. Ce moment fort restera gravé dans les esprits comme l’un des entretiens les plus sincères et percutants de ces derniers mois.

Liberté de la presse : un legs paradoxal d’un régime militaire

Dr Millimouno a souligné que la liberté de la presse guinéenne, bien que fragile, trouve ses racines dans une époque inattendue : celle du général Lansana Conté. Il rappelle que malgré les limites du régime, des journaux comme Le Lynx osaient caricaturer le président, témoignant d’une relative tolérance. Une situation qu’il oppose à celle d’aujourd’hui, marquée selon lui par la disparition inquiétante de voix dissidentes, dont Marouane, Foniké Menguè, Billo Bah, et d’autres militants introuvables à ce jour.

Le CNRD et la grande désillusion

Le président du BL ne mâche pas ses mots envers le CNRD. « Ils nous ont vendu du rêve, aujourd’hui, c’est la désillusion totale. » Il accuse le régime de Bah Oury d’avoir trahi les idéaux de refondation en politisant l’administration, en muselant les opposants, et en lançant des campagnes de propagande à grande échelle à travers tout le pays. « On mobilise les moyens de l’État pour afficher des photos du président, pendant que les partis politiques doivent se battre pour financer leurs propres activités. »

Trois réformes phares du Bloc Libéral

Le BL, à travers Dr Millimouno, propose trois réformes majeures :

La diversification économique, pour sortir de la dépendance au secteur minier et revitaliser l’agriculture et l’industrie. Il rappelle avec nostalgie l’époque du président Sékou Touré, où l’agriculture était florissante et le chômage faible, avec plus de 300 industries recensées.

L’éducation, un secteur sinistré qui nécessite une refonte en profondeur.

La lutte contre la mauvaise gouvernance, source de fuite des cerveaux et de la généralisation du népotisme.

Dr Millimouno insiste sur le rôle central de la diaspora dans la reconstruction du pays. Il appelle à lever les barrières qui freinent son investissement. « La diaspora, contrairement à nos cadres corrompus qui investissent à l’étranger l’argent volé, rapatrie des ressources pour faire vivre la Guinée. Il faut lui faciliter l’accès à l’investissement productif. »

Une justice à libérer

La solution centrale pour lutter contre la corruption, selon lui, réside dans une justice libre. « Il faut libéraliser la justice, non l’instrumentaliser. Aujourd’hui, ceux qui détournent les fonds publics sont les mêmes qui mènent les campagnes de propagande. » Il critique vivement le fonctionnement de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières), qui, au lieu de servir la vérité et la transparence, serait devenue une arme politique. « Beaucoup sont en prison sans preuves solides. Ce n’est pas ce qu’on attendait. »

Un message à la jeunesse : fuir la médiocrité

Dr Millimouno lance un cri du cœur à la jeunesse guinéenne, qu’il exhorte à sortir du « piège de la médiocrité » : « Tant que les vraies valeurs ne sont pas mises en avant, ce pays tournera en rond. Seul le travail peut le relever. »

Avenir incertain et menace sur les élections

Pour Dr Millimouno, l’avenir est sombre. Il s’inquiète d’un climat pré-électoral déjà entaché de fraudes : « On enrôle des enfants de 10 ans ! Les kits d’enrôlement sont distribués de manière inéquitable. Tout cela annonce des élections troubles. » Il regrette l’absence de dialogue depuis l’arrivée de Bah Oury à la Primature et se rappelle avec amertume « le semblant de consensus » sous Bernard Goumou.

Aurait-il accepté un poste du CNRD ?

À la question de savoir s’il aurait accepté une offre du CNRD au début de la transition, Dr Faya Millimouno répond sans détour : « Oui, au départ, car comme tous les Guinéens, j’ai cru à leur rêve. Mais aujourd’hui, ma réponse est non. »

Un témoignage fort, sans filtre, d’un homme politique lucide et inquiet pour son pays. Dr Faya Millimouno sonne l’alarme, appelle à la responsabilité, et invite chaque Guinéen à jouer son rôle dans la reconstruction d’un État juste, équitable et réellement démocratique.

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