Quand le rap guinéen dénonce le mensonge politique

En Guinée, un rap engagé dénonce les dérives du pouvoir
Dans son dernier morceau, le rappeur guinéen Balthazar DY livre une critique directe de la classe dirigeante, qu’il accuse de gouverner par le mensonge et la division. À travers des paroles sans détour, l’artiste évoque des promesses politiques irréalisables, une gestion opaque des ressources nationales et l’enrichissement d’une minorité au détriment de la population.
Le texte s’appuie notamment sur des références à de grands projets économiques et à des pratiques clientélistes, traduisant une vision désenchantée du développement. Pour le rappeur, le mensonge n’est pas accidentel mais profondément ancré dans le fonctionnement du pouvoir, d’où son insistance à appeler à des actes concrets plutôt qu’à des discours.
L’un des passages les plus commentés du morceau concerne la question ethnique. Balthazar DY y rejette l’usage politique des identités communautaires, qu’il considère comme un facteur de diversion et de fragmentation du débat public. Son message vise à recentrer la discussion sur les enjeux de gouvernance, de justice sociale et de responsabilité des dirigeants.
Au-delà de la provocation, la chanson se veut un appel citoyen. L’artiste invite les auditeurs à se réapproprier leur responsabilité politique, notamment à travers le vote, présenté comme un acte engageant l’avenir des générations futures.
Sans chercher l’unanimité, ce morceau illustre le rôle que peut jouer la musique comme espace d’expression critique dans un contexte de défiance politique croissante. Une œuvre qui divise, mais qui met en lumière un malaise profond au sein de la société guinéenne
