Recensement biométrique : le Bloc Libéral dénonce un « déséquilibre électoral programmé »
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onakry, 11 mai 2025 – Le processus de recensement biométrique en cours en Guinée continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique. Ce samedi, lors d’un point de presse tenu à Conakry, le Bloc Libéral (BL) a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie d’inégalité criante dans la répartition des kits d’enrôlement électoral, notamment entre la région administrative de Kankan et celle de Conakry.
Prenant la parole, Ibrahima M’bemba Bah, chargé de communication du parti, a présenté des chiffres révélateurs d’un déséquilibre qui soulève de nombreuses interrogations. Selon lui, la région de Kankan à elle seule bénéficie de 1 517 kits électoraux, soit 30% du total national, tandis que Conakry, pourtant considérée comme la région la plus peuplée du pays, n’en disposerait que de 789, représentant 15% du total.
« Pour la région administrative de Kankan, c’est là le bât blesse (…). Ça, c’est un couac qu’il faut signaler », a déclaré M. Bah, visiblement préoccupé.
À travers une ventilation région par région, le Bloc Libéral met en évidence un écart considérable dans le dispatching du matériel électoral, qui affecterait directement l’équité du processus d’enrôlement :
- Boké : 364 kits (7%)
- Conakry : 789 kits (15%)
- Faranah : 439 kits (8%)
- Kankan : 1 517 kits (30%)
- Kindia : 706 kits (14%)
- Labé : 414 kits (8%)
- Mamou : 247 kits (4%)
- N’zérékoré : 531 kits (10%)
Cette répartition, selon le BL, compromet sérieusement l’égalité des citoyens face à l’enrôlement, une étape pourtant cruciale pour garantir un processus électoral transparent et inclusif.

« Les Guinéens n’ont pas les mêmes chances de se faire enrôler. Cela signifie qu’on aura inévitablement un corps électoral déséquilibré, avec des régions surreprésentées. On peut se retrouver dans une situation où une ou deux régions pourraient, à elles seules, décider de l’élection présidentielle », a averti le responsable communication du parti.
Toutefois, il est à noter que M. Bah n’a pas précisé l’origine des chiffres qu’il a avancés, bien qu’il ait promis de le faire. Cette omission n’a pas empêché la polémique de prendre de l’ampleur, dans un climat politique déjà tendu à l’approche des échéances électorales.
Alors que le recensement biométrique se poursuit depuis le 15 avril dernier, les critiques du BL mettent une nouvelle fois en lumière les enjeux de transparence, d’équité et de représentativité qui planent sur le processus électoral guinéen.
