Russie : les boursiers guinéens à bout de souffle annoncent une manifestation le 19 mai pour exiger huit mois de bourses impayées
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oscou, 12 mai 2025 – Le malaise des étudiants et doctorants guinéens en Russie prend une nouvelle tournure. Après huit mois sans percevoir leurs bourses d’études, ces jeunes en formation montent au créneau. Leur instance représentative, l’Association des Étudiants et Doctorants Guinéens en Fédération de Russie (AEDGFR), a annoncé l’organisation d’une manifestation pacifique le 19 mai prochain devant l’ambassade de Guinée à Moscou.
Initialement prévue pour le 12 mai, cette mobilisation avait été reportée en signe de respect à la mémoire de Sékou Dinasco Camara, gardien récemment décédé au sein de la chancellerie guinéenne à Moscou. Mais pour les étudiants, ce geste de compassion ne saurait éternellement retarder l’exigence de leurs droits légitimes.
Une situation devenue insoutenable
Dans un communiqué publié ce vendredi, le bureau fédéral de l’AEDGFR a rappelé que depuis septembre 2024, aucune allocation n’a été versée aux étudiants guinéens en Russie, provoquant d’importantes privations. “Huit longs mois de souffrances, de dettes, d’humiliations et d’incertitudes”, déplore l’organisation, qui affirme avoir multiplié les démarches administratives sans résultat concret.
La situation met en péril non seulement la vie quotidienne des étudiants, mais aussi leur parcours académique, plusieurs d’entre eux peinant à payer loyer, transport, nourriture ou frais universitaires.
Une dernière chance avant l’escalade
Suite à une rencontre d’urgence le 7 mai 2025 avec l’ambassadeur de Guinée et le corps diplomatique à Moscou, un délai de deux semaines a été convenu pour permettre à Conakry de débloquer les fonds attendus. Cette trêve temporaire n’est, selon l’AEDGFR, qu’un sursis conditionnel.
« Si aucune solution concrète n’est apportée d’ici le 18 mai, nous passerons à l’action », a affirmé un membre du bureau exécutif de l’association.
L’organisation appelle tous les étudiants et doctorants concernés à rester unis, mobilisés et prêts à agir massivement si leurs bourses ne sont pas versées dans les délais impartis.
Un appel à la responsabilité des autorités guinéennes
À travers cette mobilisation, les étudiants espèrent faire entendre leur détresse et leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une négligence grave de l’État guinéen. L’AEDGFR souligne que cette manifestation du 19 mai sera pacifique, mais qu’elle constitue un dernier avertissement à l’endroit des autorités.
Alors que la Guinée ambitionne de promouvoir l’excellence et l’éducation à l’étranger, ce bras de fer pourrait mettre en lumière les failles structurelles dans le soutien de ses boursiers à l’international.
