UFDG : Des secrétaires fédéraux interpellent Cellou Dalein Diallo dans un mémorandum pour sauver l’unité du parti

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onakry, 9 avril 2025 — L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) traverse une phase critique de son histoire. Alors que les tensions internes ne cessent de s’amplifier, un groupe de secrétaires fédéraux vient de franchir un pas décisif en adressant un mémorandum officiel à Cellou Dalein Diallo, président du parti depuis 2007. Leur objectif : préserver l’unité, la cohésion et la stabilité d’une formation politique qu’ils jugent en danger.
Dans cette lettre au ton à la fois respectueux et ferme, les signataires reconnaissent les mérites du leadership de Cellou Dalein Diallo, mais appellent à une refondation collective pour éviter l’éclatement de l’UFDG, aujourd’hui minée par des divisions internes, des exclusions controversées et une perte progressive de repères.
Une crise de plus en plus visible
Le malaise qui secoue l’UFDG ne date pas d’hier, mais il a pris une tournure plus inquiétante depuis l’éclatement du conflit entre le parti et l’ancien ministre Ousmane Gaoual Diallo, exclu en 2022. Les récentes décisions de la justice guinéenne et les remarques du Ministère de l’Administration du Territoire ont ajouté à la confusion, pointant du doigt l’urgence d’une clarification interne et d’un repositionnement stratégique.
Les secrétaires fédéraux alertent : sans action rapide et concertée, l’UFDG court le risque d’un blocage durable, voire d’une fragmentation, avec des répercussions néfastes sur son poids politique national.
Trois propositions fortes pour tourner la page
Fidèles aux idéaux démocratiques du parti, les signataires soumettent trois pistes pour sortir de l’impasse :
Organisation d’un congrès unitaire
Le mémorandum appelle enfin à la tenue d’un congrès élargi et inclusif, réunissant toutes les structures fédérales, pour redonner légitimité aux instances dirigeantes, moderniser les statuts du parti et asseoir une nouvelle dynamique politique.
Réintégration des membres exclus
Ils plaident pour la réhabilitation des cadres suspendus ou radiés, en particulier Ousmane Gaoual Diallo, dans un esprit de réconciliation. Pour eux, la force du parti réside dans sa diversité, et aucun militant ne devrait être écarté durablement pour divergences d’opinion.
Transition vers une présidence d’honneur
Dans un souci d’apaisement et de continuité, les signataires suggèrent que Cellou Dalein Diallo devienne Président d’honneur de l’UFDG, suivant l’exemple du fondateur feu Bâ Mamadou. Cette proposition vise à désamorcer les tensions, tout en maintenant le poids symbolique et stratégique du leader historique.

Un appel solennel à la responsabilité
Les auteurs de cette initiative se veulent clairs : leur démarche n’est pas une fronde, mais un acte de responsabilité politique. Ils refusent que les divergences personnelles prennent le pas sur les enjeux collectifs, et lancent un appel au dialogue, à l’écoute et à la réforme.
« Nos propositions ne visent pas à effacer le passé, mais à construire un avenir commun, fidèle aux aspirations des militants et aux valeurs fondatrices de l’UFDG », peut-on lire dans le texte.
La balle est désormais dans le camp de Cellou Dalein Diallo. Acceptera-t-il de partager le pouvoir, de réconcilier les voix discordantes et d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire du parti ? Ou choisira-t-il de maintenir le cap actuel, au risque d’aggraver une fracture qui semble déjà bien profonde ?
Quoi qu’il en soit, le mémorandum marque un tournant dans la vie politique de l’UFDG. Il pourrait être le point de départ d’un sursaut salutaire… ou le prélude à un éclatement silencieux.