Suspension de 24 partis politiques en Guinée : une secousse pour la scène politique

V
endredi dernier, la direction nationale des affaires politiques et de l’administration électorale (DNAPAE) a publié les résultats définitifs de son évaluation des partis politiques en Guinée. Le verdict est tombé : 24 formations politiques ont été suspendues pour non-respect des exigences réglementaires en vigueur. Parmi elles, des figures emblématiques du paysage politique guinéen, à l’image du RPG Arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir sous Alpha Condé, et de l’Union des forces républicaines (UFR) dirigée par Sidya Touré.
Des manquements récurrents relevés
Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), via la DNAPAE, a identifié douze critères de dysfonctionnement ayant conduit à ces suspensions. Selon Djenabou Touré, directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale, ces manquements incluent notamment :
- L’absence d’un agrément valide,
- La non-mise à jour de la liste des membres de direction,
- L’existence de conflits internes compromettant le bon fonctionnement du parti,
- L’absence d’un compte bancaire au nom du parti,
- La non-tenue des comptes annuels et l’absence de bilans financiers,
- Le non-renouvellement des instances dirigeantes,
- L’absence de relevés bancaires et de documents comptables justificatifs.
Ces carences administratives et organisationnelles mettent en lumière des lacunes profondes dans la gestion des partis politiques guinéens, ce qui a motivé la suspension pour une durée de 90 jours.

Une mise en demeure pour se conformer
Pendant ces trois mois de suspension, les partis concernés sont interdits de mener toute activité politique. Cette période doit être mise à profit pour corriger les déficiences relevées. Le MATD les exhorte ainsi à régulariser leur situation afin de retrouver leur statut de formations politiques en règle.
Une vague de suspensions qui touche des partis variés
Parmi les partis suspendus, outre le RPG Arc-en-ciel et l’UFR, figurent plusieurs autres formations telles que :
- L’Alliance des Démocrates Indépendants Écologistes de Guinée (ADIEG),
- L’Alliance des Forces pour le Changement (AFC),
- L’Alliance Nationale pour le Progrès (ANP),
- L’Alliance pour le Renouveau National (ARN),
- Les Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement (FPDD),
- Le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP),
- Le Parti Socialiste (PS),
- Le Rassemblement des Démocrates Indépendants (RDI),
- L’Union des Forces Démocratiques (UFD),
- L’Union des Guiniens pour le Développement (UGD), entre autres.
Cette vague de suspensions constitue un signal fort envoyé par les autorités quant à l’exigence de rigueur et de transparence dans le fonctionnement des partis politiques en Guinée. Reste à voir comment ces formations réagiront pour se conformer aux exigences du MATD et réintégrer pleinement la scène politique nationale.