Conakry : Rokiatou Kaba, une commerçante guinéenne dépossédée de ses biens, la justice toujours muette

C
onakry, quartier Dabondy, commune de Matam. Cela fait plus de deux ans que Madame Rokiatou Kaba lutte pour se relever après avoir perdu l’intégralité de son stock de marchandises et son entrepôt dans un incendie criminel. Ce sinistre, selon plusieurs témoignages, aurait été orchestré par des commerçants d’origine libanaise.
Malgré ses multiples appels à la justice guinéenne, aucun jugement n’a été rendu en sa faveur. Pourtant, elle n’a cessé de se battre pour reconstruire son activité, tentant de retrouver une stabilité économique après cette terrible épreuve.
Mais le cauchemar ne s’est pas arrêté là. Deux ans après cet incendie, alors qu’elle était hors du pays pour se ravitailler en marchandises, ses biens ont été jetés dehors par ces mêmes individus, cette fois accompagnés de la police guinéenne. Une scène surréaliste où les forces de l’ordre, censées protéger les citoyens, se sont transformées en bras armé d’une injustice flagrante.
L’image de la police nationale en soutien à ceux qui auraient déjà ruiné cette commerçante pose de sérieuses questions sur l’impartialité de la justice en Guinée. Si les institutions censées défendre les droits des citoyens prennent fait et cause pour des intérêts privés, où peut-on encore espérer trouver justice ?

Madame Rokiatou Kaba n’a aujourd’hui plus que sa voix pour crier à l’injustice. Et elle n’est pas seule. Cet épisode soulève une interrogation plus large sur la protection des nationaux face à des acteurs économiques étrangers ayant des relais puissants. Il est plus qu’urgent que la justice guinéenne se prononce sur ce dossier et rende à Madame Rokiatou Kaba le droit qui lui revient.
En attendant, une question demeure : jusqu’à quand la justice guinéenne restera-t-elle silencieuse face à une telle injustice ?