Dr Ibrahima Kassory Fofana condamné : Une affaire d’enrichissement illicite aux zones d’ombre

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e 27 février dernier, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a condamné l’ancien Premier ministre guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana, à cinq ans de prison pour enrichissement illicite. Une décision qui continue de susciter de vifs débats, notamment parmi ses avocats qui dénoncent une procédure entachée d’irrégularités et des accusations non fondées.

Des comptes bancaires sous surveillance

Parmi les éléments à charge, les autorités judiciaires pointent du doigt des avoirs en comptes bancaires à la VistaGui, totalisant 900 000 euros et dollars, ainsi qu’un milliard de francs guinéens. Ces sommes considérables ont été perçues comme un enrichissement illicite par la justice, mais les avocats de Kassory Fofana contestent fermement cette interprétation.

Me Dinah Sampil, avocat de l’ancien chef du gouvernement, rappelle que son client avait déclaré ces comptes lors de sa prise de fonction en tant que Premier ministre en 2018. « Ces comptes ont été ouverts en 2011 alors que Dr Kassory Fofana était consultant international, bien avant son retour au service public. Il a quitté la fonction publique en janvier 2000 et n’y est revenu qu’en 2014 », souligne-t-il. Selon lui, ces fonds en devises étaient destinés à financer une éventuelle candidature de Kassory Fofana à l’élection présidentielle de 2020.

Des biens immobiliers antérieurs à la fonction publique

Outre les fonds bancaires, la justice s’est également intéressée au patrimoine immobilier de l’ancien Premier ministre. Là encore, la défense rejette toute irrégularité. « Tous ses biens immobiliers ont été acquis avant son retour dans l’administration publique », a insisté Me Dinah Sampil lors d’une conférence de presse à Conakry, ce vendredi.

Un procès sous tension

Au-delà de l’accusation d’enrichissement illicite, Kassory Fofana faisait également face à des accusations de détournement de deniers publics. Mais ses avocats estiment que ces charges ne tiennent pas et dénoncent une instrumentalisation de la justice. « Nous sommes en présence d’une procédure biaisée, où les faits reprochés ne sont pas établis avec rigueur », martèle Me Dinah Sampil.

Alors que le débat judiciaire se poursuit, cette affaire continue de diviser l’opinion publique guinéenne. Certains y voient une lutte légitime contre la corruption, tandis que d’autres dénoncent une chasse aux sorcières politique visant les anciens dignitaires du régime.

Dr Kassory Fofana et ses avocats comptent bien poursuivre le combat pour rétablir, selon eux, la vérité. Reste à savoir si leurs arguments sauront convaincre les instances judiciaires dans les prochains recours.

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