le CNT propose un mandat présidentiel de 7 ans dans le projet de nouvelle Constitution

Conakry, 29 juin 2025 – Le débat sur la future architecture institutionnelle de la Guinée s’est cristallisé autour d’un point majeur : la durée du mandat présidentiel. Ce dimanche, lors d’une conférence de presse tenue dans la salle VIP du Palais du Peuple, Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition (CNT), a annoncé que le projet de nouvelle Constitution prévoit un mandat présidentiel de 7 ans.
Une proposition issue des consultations nationales
Face aux journalistes, Dr Dansa Kourouma a tenu à justifier ce choix qui suscite déjà un vif intérêt dans l’opinion publique :
« Quand nous avons écouté la population, la tendance était de 7 ans. Ensuite, en débat, les conseillers ont évoqué 5 ans et ensuite nous sommes revenus vers les populations qui ont demandé 7 ans. Il y a deux niveaux de légitimité : la récurrence des demandes des populations et la classe intellectuelle qui a souhaité une stabilité », a-t-il expliqué.
Selon le président du CNT, cette proposition est donc le fruit d’un processus participatif, alimenté par les remontées des consultations citoyennes et les réflexions des conseillers nationaux. La population, explique-t-il, a exprimé le souhait d’une période suffisamment longue pour permettre au futur exécutif de conduire des réformes structurelles, sans être constamment sous pression électorale.
Entre stabilité politique et crainte de dérives
Cependant, cette proposition de mandat de 7 ans risque de raviver le débat sur la limitation des pouvoirs présidentiels et la crainte de dérives autoritaires, dans un pays où les questions de durée et de limitation des mandats ont souvent été au cœur des crises politiques.
Pour plusieurs acteurs de la société civile et formations politiques, la durée du mandat présidentiel ne doit pas être un prétexte à la personnalisation du pouvoir. Certains observateurs craignent qu’un mandat aussi long ne réduise la capacité des citoyens à sanctionner démocratiquement leurs dirigeants à intervalles réguliers.
Le CNT face à un enjeu majeur
La proposition du CNT intervient alors que la transition guinéenne s’apprête à entrer dans une phase décisive. L’adoption d’une nouvelle Constitution est l’une des étapes clés du calendrier de retour à l’ordre constitutionnel, que le régime de transition s’est engagé à achever.
Le projet sera prochainement soumis à débats plus larges, avant une possible adoption par référendum. D’ici là, la question du mandat présidentiel de 7 ans sera sans doute l’un des sujets les plus scrutés et débattus.
« Ce n’est pas un choix arbitraire. Nous avons tenté de traduire les aspirations des Guinéens, tout en visant la stabilité politique », a insisté Dr Dansa Kourouma.tégique dans la refondation de l’administration guinéenne.

Vers une nouvelle ère institutionnelle ?
Le CNT semble déterminé à marquer une rupture avec les crises politiques cycliques qui ont émaillé l’histoire récente de la Guinée. Reste à savoir si la durée du mandat présidentiel proposée par le Conseil saura rallier un consensus national, ou si elle deviendra un point de discorde dans un processus de transition déjà délicat.
Les semaines à venir s’annoncent donc cruciales pour l’avenir institutionnel de la Guinée, et le CNT sera au centre de tous les regards.