« Le 2 octobre : Glorieuse Indépendance de la Guinée, Héraut de la Liberté Africaine, et le 28 septembre : Jour du Réveil Historique »

L
e 2 octobre est une date gravée dans l’histoire de la Guinée, une journée où la nation célèbre son indépendance obtenue en 1958. Ce jour marque la fin de la colonisation française, après un parcours semé d’embûches, de luttes et de décisions audacieuses qui ont changé à jamais le destin du pays. Mais pour comprendre pleinement cette indépendance, il est essentiel de revenir au 28 septembre 1958, date du référendum qui a marqué un tournant décisif pour la Guinée.
Le 28 septembre 1958 : Le référendum de la rupture
En 1958, la Guinée, comme de nombreux territoires d’Afrique francophone, faisait face à un choix crucial. Après la Seconde Guerre mondiale, la France cherchait à réorganiser son empire colonial. Le général de Gaulle, revenu au pouvoir, proposa aux colonies françaises un référendum le 28 septembre 1958. Ce référendum leur permettait de choisir entre deux options : accepter de devenir une république autonome au sein d’une communauté française, ou bien rejeter cette offre et opter pour l’indépendance immédiate.
Les enjeux étaient considérables. La plupart des pays africains francophones, craignant de perdre le soutien économique et politique de la France, optèrent pour la première option, celle de l’autonomie au sein de la communauté française. Cependant, un homme allait faire basculer l’histoire de la Guinée : Ahmed Sékou Touré, le leader du Parti Démocratique de Guinée (PDG) et une figure clé de la lutte pour l’indépendance.

Sékou Touré prononça une phrase mémorable, symbolisant la volonté d’indépendance de son peuple : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage ». Il appela les Guinéens à voter « non » au référendum, signifiant leur refus de rester sous la domination française et leur aspiration à une indépendance totale.
Le 28 septembre 1958, le peuple guinéen répondit massivement à l’appel de Sékou Touré. Avec environ 95 % des voix en faveur du « non », la Guinée se démarqua comme le premier pays d’Afrique francophone à choisir l’indépendance, devenant un modèle et un symbole pour les autres nations du continent encore sous domination coloniale.
Le 2 octobre 1958 : La naissance d’une nation libre

Deux jours plus tard, le 2 octobre 1958, la Guinée proclama officiellement son indépendance. Ce fut un moment historique non seulement pour le pays, mais pour toute l’Afrique. Sékou Touré devint le premier président de la Guinée, et ce nouveau statut d’État souverain permit à la Guinée de tracer sa propre voie, loin de la tutelle coloniale française.
Cette indépendance ne fut pas sans conséquences. En réaction à ce rejet catégorique du référendum, la France, sous le gouvernement du général de Gaulle, se retira brusquement de la Guinée, emportant avec elle son personnel administratif, son soutien financier, et laissant le pays dans une situation économique difficile. Toutes les infrastructures administratives et les équipements furent démantelés ou détruits. Toutefois, cela ne fit que renforcer la détermination de la Guinée et de son peuple à bâtir une nation prospère, indépendante et libre.
La symbolique du 2 octobre et son héritage
Chaque année, le 2 octobre est célébré en Guinée comme le symbole de la liberté, de l’autodétermination et de la fierté nationale. Cette journée est marquée par des festivités, des discours officiels et des cérémonies patriotiques. C’est l’occasion pour les Guinéens de se souvenir de leurs sacrifices passés et de réfléchir sur le chemin parcouru depuis 1958.
Le référendum du 28 septembre et la déclaration d’indépendance du 2 octobre ne sont pas seulement des moments historiques ; ils représentent aussi l’importance de la souveraineté nationale et de la lutte pour la dignité humaine. La Guinée a ouvert la voie à de nombreuses autres nations africaines qui, dans les années suivantes, ont également accédé à l’indépendance.
Sékou Touré, bien qu’une figure controversée dans les années qui suivirent son accession au pouvoir, reste un symbole de cette indépendance, un leader qui a su galvaniser son peuple autour de l’idée de liberté. Sa position ferme contre le colonialisme a marqué durablement l’histoire de la Guinée et de l’Afrique en général.
Conclusion
Le 2 octobre est une journée de commémoration pour tous les Guinéens, un rappel que leur pays a été le premier à dire non au joug colonial français. Quant au 28 septembre, il représente un moment crucial où la volonté du peuple s’est exprimée avec clarté, refusant l’assimilation et exigeant l’indépendance. Ensemble, ces deux dates forment l’épine dorsale de l’histoire contemporaine de la Guinée, un pays qui, malgré les défis, continue de se forger une identité propre, enracinée dans le courage et la volonté de son peuple.
Ces moments historiques servent de rappels permanents du prix de la liberté et de l’importance de l’unité nationale dans la construction d’une société juste et souveraine.