Leçons de Démocratie : La Classe Politique Guinéenne en Question

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ans un continent où les transitions politiques sont souvent marquées par des défis et des tensions, le Sénégal émerge comme un phare de démocratie, offrant des leçons précieuses au monde entier, et plus particulièrement à l’Afrique.

L’élection présidentielle au Sénégal, prévue pour le 24 mars, a révélé un exemple frappant de respect des institutions démocratiques et de priorité nationale sur l’ego politique. Lorsque le candidat du parti Pastef, Ousmane Sonko, a été écarté de la course par le Conseil constitutionnel, il a cédé sa place à son discret bras droit et ami, Bassirou Diomaye Faye. Cette décision historique a été saluée comme un geste de grandeur et de sacrifice au nom de l’intérêt supérieur de la nation et du parti.

Cet acte contraste fortement avec la situation observée dans d’autres pays africains, notamment en Guinée Conakry, où les partis politiques semblent souvent devenir des empires personnels dirigés par des leaders omnipotents. La longévité des présidents de parti tels qu’Alpha Condé du RPG à la tête du parti depuis 1992, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG à la tête du parti depuis 2007, Sidya Touré de l’UFR à la tête du parti depuis 2000 et Lansana Kouyaté du PEDN à la tête du parti depuis 2009, soulève des questions légitimes sur la démocratie interne de ces formations politiques.

La question fondamentale qui se pose est de savoir si un leader politique qui exerce une forme de dictature au sein de son parti politique sera capable de diriger un État de manière démocratique lorsqu’il accède à la magistrature suprême. La transition de pouvoir dans ces contextes est souvent préoccupante, et les risques de coups d’État ou d’autres formes de perturbation politique sont accrus.

Michel Tamba Solano, PDG de Solanomedia, souligne à juste titre que l’incapacité d’un parti à préparer sa relève est synonyme d’échec à long terme. L’histoire récente des États-Unis avec Joe Biden, qui n’a pas assuré une succession démocratique, soulève des préoccupations similaires quant à la stabilité politique à long terme.

Dans ce contexte, la question de savoir si la démocratie est réellement adaptée à la Guinée se pose avec une urgence croissante. La persistance de la dictature au sein des principaux partis politiques remet en question la viabilité du processus démocratique dans le pays. La nécessité d’une réforme profonde du système politique guinéen est de plus en plus pressante.

Face à cette réalité, certains citoyens guinéens préconisent la disqualification de toute la classe politique actuelle afin de préserver la stabilité sociale et les intérêts nationaux. Ces appels à une refonte totale du paysage politique guinéen mettent en lumière l’urgence de repenser les fondements de la démocratie dans le pays.

Dans ce contexte, il est impératif que le président actuel de la transition guinéenne prenne des mesures décisives pour réformer le système politique en profondeur avant d’organiser de nouvelles élections. Sans une refonte significative du système politique guinéen, la démocratie risque de rester un idéal lointain pour le pays et ses citoyens.

Le cas du Sénégal, où la démocratie a prévalu dans la transition politique récente, offre un modèle inspirant pour l’Afrique et le monde entier. En suivant cet exemple, les pays africains peuvent aspirer à des transitions politiques pacifiques et démocratiques, garantissant ainsi la stabilité, la prospérité et le bien-être de leurs citoyens.

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