La Junte Militaire Guinéenne Retire les Agréments de Hadafo Medias, FIM FM et Djoma Médias : Un Coup Dur pour la Liberté de la Presse

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onakry, le 23 mai 2024 – En Guinée Conakry, la situation des médias connaît un tournant décisif avec le retrait des agréments et des fréquences d’exploitation de trois des principales stations de radio du pays : Hadafo Médias, FIM FM et Djoma Médias. Cette décision, prise par l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) sous la directive de la junte militaire du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD), suscite une vive indignation parmi les professionnels des médias et les citoyens.

Réactions des Médias Concernés

En réponse à cette mesure, Hadafo Médias, FIM FM et Djoma Médias ont publié un communiqué conjoint exprimant leur stupéfaction. « Nous sommes surpris par la décision des autorités ordonnant le retrait de nos agréments et fréquences », ont-ils déclaré. Les médias condamnent fermement ce qu’ils qualifient de comportements « liberticides » et annoncent leur intention d’engager des démarches légales pour contester cette décision administrative et obtenir son annulation.

Contexte et Implications

Depuis leur prise de pouvoir le 5 septembre 2021, la junte militaire du CNRD, dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya, a été critiquée pour son approche autoritaire et sa mainmise croissante sur les libertés civiles. Le retrait des agréments et des fréquences de Hadafo Médias, FIM FM et Djoma Médias marque une nouvelle étape inquiétante dans cette tendance répressive.

Les Médias en Question

Les médias touchés par cette décision jouent un rôle crucial dans le paysage médiatique guinéen. Hadafo Médias est réputé pour ses programmes populaires et son journalisme d’investigation, FIM FM pour ses analyses approfondies, et Djoma Médias pour sa couverture diversifiée et inclusive. Leur fermeture représente une perte significative de voix critiques et informatives dans le pays.

Réactions des Citoyens et de la Communauté Internationale

Les citoyens de Conakry ont rapidement dénoncé cette décision, la considérant comme une grave atteinte à la liberté de la presse et une tentative de priver la population d’informations. « C’est une grave atteinte à la liberté de la presse. Le CNRD cherche à nous plonger dans l’obscurité », a déclaré un habitant.

La communauté internationale a également réagi avec inquiétude. Des organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse, telles que Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ont condamné cette décision et appellent à une pression internationale accrue pour garantir la liberté de la presse en Guinée.

L’Avenir de la Presse en Guinée

Le retrait des agréments et des fréquences de ces trois médias laisse présager une période sombre pour la presse guinéenne. Les journalistes locaux se retrouvent face à un défi colossal : continuer à informer dans un environnement de plus en plus hostile. Soutenus par leurs confrères à l’international, ils devront redoubler d’efforts pour maintenir un flux d’information indépendant et crédible.

Conclusion

La fermeture de Hadafo Médias, FIM FM et Djoma Médias par la junte militaire du CNRD, via l’ARPT, est un coup dur pour la liberté de la presse en Guinée. Alors que la population de Conakry et d’ailleurs exprime son indignation, la question reste de savoir jusqu’où les autorités de transition sont prêtes à aller pour contrôler l’information et quelles seront les répercussions de cette décision sur la démocratie et les droits humains en Guinée.

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