Inondations à Conakry : Un désastre qui frappe la capitale guinéenne

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onakry, la capitale de la Guinée, a été frappée par de violentes inondations ce samedi 24 août 2024, plongeant des milliers de familles dans le désarroi. Selon le bilan provisoire publié par l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH), les inondations, provoquées par des pluies torrentielles qui s’abattent sur la ville depuis la nuit précédente, ont causé la mort de deux personnes, tandis qu’une autre est toujours portée disparue.

Un bilan humain et matériel lourd

Les dernières données font état de plus de 3 000 familles touchées, soit 3 437 ménages et 17 185 personnes impactées à divers degrés dans les quartiers les plus affectés de Conakry. Les habitants se sont réveillés au milieu de scènes de dévastation, leurs maisons inondées, leurs biens emportés par les eaux. Beaucoup ont passé la journée à tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être, luttant contre des flots impitoyables qui ne leur ont laissé que peu de répit.

L’ANGUCH rapporte également des dégâts matériels considérables : 67 points d’eau ont été endommagés, 7 maisons complètement détruites, 123 latrines dévastées, et 22 véhicules (14 voitures et 8 motos) n’ont pas échappé aux assauts des eaux. Parmi les rares bonnes nouvelles, les équipes de secours ont réussi à sauver 306 personnes, évitant ainsi que le bilan humain ne s’alourdisse davantage.

Des risques subsistent et le gouvernement réagit

Deux jours après les inondations, le gouvernement guinéen s’efforce de prévenir de nouveaux désastres alors que des risques subsistent encore, selon les prévisions météorologiques. Le Premier ministre Bah Oury a convoqué une réunion technique d’urgence avec les services des ministères concernés : administration du territoire, travaux publics, urbanisme et habitat, santé, ainsi que protection civile.

Au cours de cette réunion, il a souligné la nécessité de corriger des décennies de négligence administrative pour sauver des vies. « Les familles occupant les zones inondables et non constructibles seront informées et sensibilisées pour se déplacer afin d’éviter de nouveaux dégâts. Des opérations d’ouverture des voies de ruissellement des eaux pluviales seront menées partout où cela est nécessaire », a-t-il annoncé. Il a également précisé que ces mesures transitoires s’ajoutent aux plans de prévention élaborés en mars et avril 2024.

Des mesures d’urgence pour faire face à la situation

Dans l’urgence, plusieurs mesures ont été annoncées par le chef du gouvernement pour protéger les populations. Outre l’ouverture des voies de ruissellement, des équipes spécialisées seront déployées dans les zones à risque pour renforcer la sensibilisation et assurer la sécurité des habitants. Ces actions immédiates visent à réduire l’impact des précipitations à venir, dans un contexte où les infrastructures de la capitale peinent à faire face à des intempéries de plus en plus fréquentes et violentes.

Une solidarité gouvernementale, mais des défis à surmonter

Face à ce drame, Bah Oury a exprimé la solidarité du gouvernement envers les sinistrés via son compte X (anciennement Twitter). « Le gouvernement est solidaire de tous nos compatriotes touchés par les inondations. Merci aux services spécialisés et aux nombreux volontaires qui ont porté assistance aux victimes. En attendant la mise en œuvre de nouvelles mesures de secours et de protection, j’invite les populations à la prudence », a-t-il déclaré.

Cependant, ces paroles réconfortantes doivent être suivies d’actions concrètes pour répondre aux besoins immédiats et futurs des sinistrés. La récurrence des inondations à Conakry appelle à une refonte complète des infrastructures et des politiques de gestion des risques pour prévenir de telles catastrophes.

Un avenir incertain pour les sinistrés

Le bilan reste provisoire et ne reflète probablement pas encore l’ampleur totale des dégâts. Tandis que les autorités continuent d’évaluer la situation, les habitants de Conakry se préparent à affronter de nouvelles épreuves, en espérant que les mesures annoncées par le gouvernement permettront d’éviter le pire.

Conakry, déjà éprouvée par les inondations passées, se trouve une fois de plus face à un défi de taille : celui de protéger ses habitants dans un environnement urbain de plus en plus vulnérable aux aléas climatiques.

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